Septembre, un peu comme janvier, a toujours sonné en moi le retour des objectifs. On dirait que chaque trimestre a son lot de raisons pour un objectif et autant que je considère ceux-ci comme essentiels, j’aimerais aussi que l’on se rappelle qu’un objectif est une ligne directrice et non une ligne parfaite pour un avenir parfait.
Comme trop souvent celui-ci est associé à plusieurs peurs, et bien plusieurs personnes que je rencontre ont tout simplement PEUR de ne pas mettre cette petite idée qui germe en eux, cette folie, cette vision… sur un papier, un tableau .. bref tout simplement ailleurs que caché dans leur soi secret.
J’ai toujours dis … on doit comprendre pour accepter…. Quels sont ces peurs qui nous bloquent tant que ça et…. Peut-être qu’en les comprenant elles deviendront moins lourdes.
LA PEUR DE SE TROMPER
« Ce qui compte avant tout, c’est d’être convaincu d’avoir pris la bonne décision. Ensuite, on fait tout pour que ce soit le cas! » Isabelle Carrière Coach
La peur de se tromper freine souvent les personnes aux prises avec une décision difficile à prendre. Les perfectionnistes, en particulier, deviennent très anxieux à la simple idée de commettre une erreur. Puisqu’ils croient que l’on attend d’eux la perfection ou qu’ils se donnent eux-mêmes cette exigence élevée et irréaliste à atteindre, ils vivent énormément d’anxiété décisionnelle menant ainsi à l’immobilisation totale. Ils sont paralysés par cette peur au point de reporter le plus loin possible la date fatidique du choix. Quand c’est possible, ils s’organisent pour ne pas avoir à décider seuls ou, pire, ils ne décident rien du tout. Dans quelques rares cas, une erreur peut effectivement avoir de graves conséquences, lorsque la vie de quelqu’un est en jeu, par exemple. Cependant, certaines personnes ont une peur terrible de se tromper en choisissant une carte d’anniversaire, un repas au restaurant ou un article de sport.
Il faut toujours remettre la décision dans son cadre contextuel et voir si l’on peut vivre avec les conséquences de sa décision. Les perfectionnistes croient à tort qu’il existe une seule bonne solution à leur problème et qu’ils doivent absolument la découvrir. La vie n’est pas si simple et il existe plusieurs solutions acceptables à un même problème. Choisir, c’est renoncer à des options qui sont souvent presque équivalentes. La marge d’erreur est parfois bien mince et il ne faut pas se priver de son pouvoir de décision par peur de faire fausse route.
LA PEUR DE L'ÉCHEC...
« Ne crains pas d’avancer lentement, crains seulement de t’arrêter. » Sagesse chinoise
Choisir, c’est également s’engager dans une avenue. Une étudiante au baccalauréat qui décide de poursuivre ses études à la maîtrise peut craindre que sa décision la mène à vivre des échecs scolaires et professionnels, car elle doute de ses compétences à rédiger un essai ou à réussir ses stages, à assumer des responsabilités plus grandes sur le marché du travail. Un président de compagnie qui décide d’investir dans un nouveau marché peut craindre de vivre des échecs financiers. Certains individus avancent dans la vie comme des funambules : ils regardent droit devant eux et ne s’arrêtent pas au vide sous leurs pieds. D’autres, plus pessimistes, quant à l’avenir ou moins confiants en eux, fixent le sol avant de lever le pied sur le fil de fer et s’imaginent déjà en chute libre. Comme les perfectionnistes, ils se figent devant le risque à prendre. Ils n’osent pas choisir pour ne pas se blesser. Ils provoquent parfois leur échec en fixant toute leur attention sur les malheurs qui peuvent survenir au lieu de visualiser la réussite.
Choisir c’est exercer un pouvoir de changement sur sa vie. Mais si l’on craint trop les récifs, on cesse de naviguer. Tout le monde fait des erreurs, tout le monde vit des échecs, petits ou grands, sur les plans personnels et professionnels. Ce qui compte, c’est apprendre de ses erreurs de parcours et retenir la leçon afin de s’améliorer après ce faux pas. La vie n’a rien d’une ligne droite, que ce soit en amour, à l’école ou au travail. Chacun connaît des écueils. Ce qui est important, c’est de savoir se relever.
LA PEUR DE L'INCONNU...
« Quand quelqu’un prenait une décision, il se plongeait en fait dans un courant impétueux qui l’emportait vers une destination qu’il n’avait jamais entrevue, même en rêve, au moment où il avait pris cette décision. » Paulo Coelho, L’Alchimiste
Lorsqu’on prend une décision, on prend un risque puisque l’on ne sait pas vraiment quelle est la meilleure solution. Si on le savait, on n’aurait tout simplement pas de choix à faire. La réponse s’imposerait par son évidence. À moins de connaître l’avenir, choisir représente un saut vers l’inconnu. Dans son livre La carrière, un appel à l’aventure, Michelle Tocher (2) fait le parallèle entre un adulte qui réoriente sa carrière et un héros de la mythologie grecque. La personne qui est en transition vers un nouvel emploi vit une période d’instabilité. Elle traverse un brouillard et il lui est impossible de prédire ce qui l’attend de l’autre côté. Pour passer à travers un moment de chaos, il faut une bonne dose de confiance en soi et en la vie, une sorte de lâcher prise, car on ne peut connaître exactement la suite des évènements suivant une décision. On ne peut qu’anticiper certains faits en se préparant à toute éventualité. Si la peur de l’erreur est le lot des perfectionnistes et celle de l’échec, des pessimistes, la peur de l’inconnu ronge les « control freaks » (traduction libre : maniaque du contrôle). Décider, c’est à la fois prendre du pouvoir sur sa vie tout en acceptant de perdre momentanément le contrôle sur les évènements à venir. Décider, c’est s’ouvrir aux impondérables de la vie.
LA PEUR DE DÉPLAIRE ....
La peur de déplaire se retrouve chez ceux qui craignent la désapprobation sociale, donc qui sont dépendants du regard de leur entourage pour évaluer leur comportement. Décider, c’est affirmer son identité, c’est exprimer ses besoins, c’est aussi déplaire aux autres. Puisque s’affirmer, c’est dire non aux autres et oui à soi-même, choisir implique nécessairement de ne pas répondre aux attentes de tous. Les gestionnaires et les politiciens en savent quelque chose, car il est impossible de toujours faire l’unanimité.
Pour moi la peur n’a toujours été qu’une prise de conscience que la vie me présentait afin de m’aviser... La décision finale m’est toujours revenue...
Mais au final …. Si la vraie réponse était…
Et si je me donnais le droit de vivre quelque chose.