J’ai longtemps été cette personne dure et exigeante envers moi.
J’adore les défis, ceux qui me font sortir de ma zone de confort. Les grands défis me challengent, m’enthousiasment au plus haut point. Toutefois j’ai cette habitude de placer la barre haute, d’exiger de moi-même plus qu’il ne le faut.
La vie professionnelle en avant-plan
Le travail était mon havre, ma passion, mon passe-temps, mes lectures. Le travail était le centre de ma vie. Je l’ai compris que plus tard, que beaucoup plus tard. Pendant tout ce temps je cherchais le bonheur… dans le travail bien évidemment. Je marchais dans ma vie professionnelle avec des Quand j’aurai tel type de tâches, je serai aux anges! ou encore Quand j’aurai atteint tel type de poste, je serai une femme accomplie!
Je vivais mes bonheurs à travers mes projets professionnels. Je vivais aussi un bonheur reporté. Je concoctais des objectifs qui allaient propulser ma carrière. J’anticipais, je rêvais, je me projetais dans un avenir parfois lointain, parfois plus près. J’étudiais, je me formais pour me développer, mais aussi pour meubler mon esprit, le faire évoluer. Et puis peut-être aussi pour m’en gargariser. Il y avait un peu de fierté aussi là-dedans.
Cependant, à travers cette course folle, je cherchais éperdument le bonheur. Mais étais-je heureuse dans cette voie que je m’étais tracée vers le succès professionnel? Avais-je du plaisir dans cette ascension bien planifiée? À vrai dire, je n’avais pas beaucoup de temps pour réfléchir à cela. Bien sûr, j’ai vécu une forme de réussite professionnelle. C’est normal, je m’y suis beaucoup investie. Pour moi, l’atteinte du bonheur passait par une vie professionnelle riche.
S’obstiner à accéder au bonheur
Le bonheur, je le voulais, je le cherchais, je le souhaitais et pour cela, je lisais des tonnes de livres sur le sujet. On y résumait que le bonheur était à l’intérieur de nous. Ma filature pour le trouver était extérieure, dans le travail notamment. On y partageait que, pour atteindre le bonheur, il fallait avoir une idée juste de ce qu’on voulait. Je n’avais qu’une connaissance de moi mitigée à cette époque. Mes aptitudes et mes forces, je ne m’en souciais guère.
Bien plus que le bonheur, je cherchais des réponses, des enlignements, des guides qui favoriseraient l’ouverture de cette porte. Cette porte qui mène où il fait bon vivre, où la joie fait loi, où la liberté est douce, où le plaisir et l’harmonie sont complices.
J’avais tellement investi cette quête de bonheur qu’il était inévitable qu’à un moment donné tout cela porte fruit. Quand l’élève est prêt, le maître apparaît. Quand le fruit est mûr, il est prêt à être cueilli. Bref, tout vient à point à qui sait attendre.
Un nouveau mode de vie: prendre soin de soi
Au fil de ma quête, sur ma route des livres, des articles de magazines ou de journaux, une pensée m’inspire. Peut-être aussi simple que de prendre une pause, de prendre le temps de vivre, de m’arrêter à faire autrement, à faire autre chose. Une autre chose qui n’a rien de très professionnel ou très glamour. Juste un quelque chose pour moi, pour vivre dans l’instant qui m’est donné.
Je me suis mise à écrire à chaque jour. Me réserver ainsi du temps pour créer une distance d’avec ce que je vivais, coucher sur papier des rêves, des soucis, des prises de conscience. Avant de dormir, c’est mon moment pour remercier des bonnes choses, pour me pencher sur le positif dans ma vie, le moment pour refaire le focus sur ce qui allait bien.
Je me suis remise à l’entraînement, le vélo, la marche et ce, à tous les jours. Un rituel tellement énergisant qu’il m’a permis de rencontrer enfin ce bonheur tant convoité. De cette rencontre, je me souviens de l’heure, dans quelle rue et la température qu’il faisait à ce moment précis. Et non, ce n’était pas la rencontre de Georges Clooney!!
Le bonheur s’est présenté à moi comme d’un état de plénitude, de contentement, de sourire intérieur. J’ai compris dès lors que je pouvais y avoir accès à n’importe quel moment. Je savais comment accéder au bonheur, à la joie et à cette forme de liberté.
Un rendez-vous avec soi
Mais en fait, c’est quoi prendre soin de soi?
C’est s’arrêter, s’accorder du temps, une pause. C’est se contacter, se réserver une place de prestige. C’est m’aimer assez pour faire des trucs qui me faisaient et me font sentir vivante. Des activités qui ne s’inscrivent pas l’obligation mais plutôt dans l’aisance et l’habileté. Des activités artistiques, des activités colorées où j’invite la créativité. Ici il n’y a pas de performance, pas de quête incessante. Juste de vivre dans l’être, être soi.
Prendre soin de soi, c’est s’aimer, aimer notre corps, notre âme, mais aussi nos souffrances et nos malheurs. C’est prendre soin de notre enfant intérieur, cet enfant qui a bien des choses à nous dire. L’écouter, c’est prendre soin de soi. Prendre soin de soi a été de changer mon état d’esprit, changer ma vision du monde, de mon environnement, de mes émotions.
Le bonheur n’est pas exempt de malheurs. Le bonheur c’est prendre soin de soi.
Prendre soin de soi ce n’est pas égoïste, c’est nécessaire.
En conclusion, comme le disait Deepack Chopra, un penseur et écrivain: «La vie est comme un arbre et les racines en sont la conscience. Lorsque nous prenons soin des racines c’est l’arbre entier qui s’en porte mieux.»